Dans le monde gréco-romain, où vivaient les premiers chrétiens, le titre de Sauveur était souvent donné au roi ou à l’empereur. La notion est éminemment positive : un bon prince apporte aux peuples le bonheur et la paix ; inversement, il protège les hommes de la violence, de la haine, des malheurs et de la mort. De même Jésus, par sa mort et sa résurrection, atteste que Dieu a tellement aimé les hommes qu’il a voulu, en son Fils, vivre au milieu d’eux et avec eux, aimer, souffrir, mourir comme eux et pour eux, et les entraîner dans une vie nouvelle. C’est bien le premier sens de Jésus sauveur.
De quoi nous a-t-il sauvés ?
Le projet de Dieu pour l’humanité est un projet d’amour et de bonheur ; il prend la forme d’actes concrets de libération et de salut. Dans l’Ancien Testament, l’événement fondateur est le moment où Dieu vient libérer son peuple de la servitude en Egypte : Dieu rachète Israël de la servitude comme on rachète un esclave. Le salut alors, c’est la liberté, et la vie.
Les Psaumes nous éclairent sur ce que représente ce « salut » dans le monde juif : le suppliant, assailli par des forces du mal, crie vers Dieu. Les images évoquent des ennemis réels, des maladies, des accidents ou encore la vieillesse et l’approche de la mort. Elles décrivent la violence des souffrances physiques ou psychiques, mais aussi des passions dévastatrices : la haine, le désir de vengeance ; l’affrontement est alors intérieur, le mal en nous est l’ennemi.
Le psalmiste supplie Dieu de lui pardonner et d’effacer son « péché ». Ce mot difficile désigne le refus de la proposition d’amour de Dieu. Pécher c’est se méfier de Dieu, refuser de croire à son amour et le considérer comme un adversaire. C’est tordre et pervertir son dessein et faire triompher la violence, le mensonge, la mort. Seul le pardon de Dieu peut renouer la relation rompue, renouveler la confiance, recréer une situation d’amitié et de vie.
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